Nouvelles techniques génomiques : les futurs OGM invisibles
Le 09/12/2025 à Coursac,
Un des piliers de l’Agriculture Biologique est l’absence d’OGM dans les champs et dans les assiettes, un engagement dont elle est la seule garante ! Traquer, repérer, se protéger et garantir leur absence en bio a toujours été un combat… malheureusement sans fin !
UN ENGAGEMENT HISTORIQUE CONTRE LES OGM
« AgroBio Périgord s’est toujours saisi de cette question et a fondé son programme et son combat pour les semences paysannes en grande partie sur la problématique des OGM. L’an passé, nous organisions encore une conférence/débat à Thiviers justement à ce sujet. » rappelle Nathalie VERDIER, porte-parole d’AgroBio Périgord.
Les consommateurs et producteurs de produits bio risquent de ne plus savoir si ces hydres génétiques ne vont pas rentrer par la fenêtre !
UN COMPROMIS POLITIQUE QUI EFFACE TRAÇABILITÉ ET ÉTIQUETAGE
Le 3 décembre 2025, le Parlement européen et le Conseil ont conclu un accord politique provisoire sur la réglementation des nouveaux OGM produits par les Nouvelles Techniques Génomiques (NTG). Si le texte est confirmé en l’état, ni traçage ni étiquetage ne permettront à quiconque de choisir de les manger ou non.
Pourtant, les études produites par l’ANSES¹ (qui a par ailleurs et pourtant validé bon nombre de pesticides interdits par la suite) sont sans équivoque : rien ne garantit que ces NTG soient sans danger, au même titre que les plantes « conventionnelles » : il faudrait les évaluer une par une avec beaucoup de rigueur. Pourtant, ce n’est pas ce que l’accord politique actuellement trouvé au niveau européen prévoit.
LA TECHNO-SOLUTION FACE À SES PROPRES CONTRADICTIONS
Ainsi revient la sempiternelle confrontation argumentaire entre les « pro » nouveaux OGM qui présentent cette technologie comme salvatrice pour adapter les plantes au changement climatique et les « anti » qui démontrent inlassablement que c’est justement cette course aux technologies inscrites dans le courant productiviste qui génère tous les problèmes environnementaux auxquels il faut s’adapter par la suite…
MAIS LES JEUX NE SONT PAS ENCORE FAITS !
Cet accord doit encore faire l’objet d’une adoption formelle par les États membres au Conseil de l’Europe et par les eurodéputés lors d’un vote final en plénière du Parlement avant d’entrer en vigueur.
Notre réseau FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique) appelle la France et les eurodéputés à ne pas entériner ce texte sans corrections majeures, et demande :
- Une traçabilité complète et un étiquetage clair de tous les produits issus de NTG, et pas uniquement sur les sacs de semences : les opérateurs bio doivent pouvoir facilement acheter des produits sans NTG et les consommateurs doivent en avoir systématiquement l’information ;
- Le maintien strict de l’interdiction des NTG en bio, avec des règles réelles de protection et d’indemnisation vis-à-vis des contaminations ;
- Un encadrement strict des brevets sur les plantes NTG et leurs descendants, car sans régulation, la mise sur le marché de ces variétés ouvre la voie à un risque accru de privatisation du vivant.
CONTACT
- Nathalie VERDIER, porte-parole d’AgroBio Périgord – 06 95 09 20 63 – nathverdier@hotmail.com